ici commence l'Aubrac
Avec l'arrivée du chemin de fer dans le Massif central vers 1880, l'exode rural, qui était resté jusqu'à cette date relativement faible, va considérablement augmenter. Les habitants de l'Aubrac et plus largement du nord-Aveyron (et dans une moindre mesure les habitants du Cantal et du nord de la Lozère) sont nombreux à rejoindre Paris, quittant une vie paysanne bien souvent miséreuse. Dans la capitale, ils se spécialisent dans le commerce du charbon puis dans celui du vin et de la limonade : les Parisiens les appellent les bougnats. Les nouveaux venus sont tout de suite épaulés par ceux qui sont déjà sur place (de la famille le plus souvent). Leur acharnement au travail et leur sens de l'économie légendaire vont contribuer à leur réussite sociale. La majorité des « cafés-bois-charbons » de Paris est tenue par des Aveyronnais dès le début du XXe siècle. Certains connaîtront une réussite exceptionnelle à l'image de Marcellin Cazes (Brasserie Lipp) ou Paul Boubal (Café de Flore).
L'Aubrac demeure une terre de folklore vivace ou les influences de l'antique province du Rouergue, de la Haute-Auvergne et du Gévaudan s'entremêlent. Les bals traditionnels dans les fêtes de village sont nombreux. On y joue de l'accordéon et de la cabrette et les danseurs interprètent une grande variété de danses : bourrée, valse, marche, etc. L'Aubrac a produit des compositeurs talentueux de musique traditionnelle ou de bal musette comme Jean Vaissade (auteur du célèbre Sombreros et mantilles), Jean Perrier ou Jean Pons. Le genre musette découle d'ailleurs de la musique auvergnate jouée au XIXe siècle dans les cafés de la capitale tenus par des Aveyronnais (ces derniers seraient donc les inventeurs de danses aussi populaires que la java par exemple). Aujourd'hui, la région compte encore de nombreux musiciens (accordéonistes et cabretaires (occitan) ) connus localement mais aussi appréciés de la « diaspora » à Paris (amicales auvergnates).
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